Installation industrielle émettant d'épais nuages de fumée
Please enable JavaScript in your browser to complete this form.

Près de 71 millions de pages ou de contenus sont disponibles sur le réchauffement climatique, rien qu’en français en avril 2024 ! S’il y a un bien une chose à comprendre et surtout à retenir dans toutes discussions, c’est la notion de CO2e ou d’équivalent dioxyde de carbone. 

Mais êtes-vous 100% sûr.e de maîtriser le rôle des GES ou gaz à effet de serre, la définition de CO2e et la façon de le calculer ? Grâce à cet article, vous allez comprendre pourquoi cet indicateur est absolument vital pour l’avenir de la planète, que l’on travaille dans une grande entreprise ou dans une PME.

Les GES ou Gaz à Effet de Serre : comprendre leur rôle vital pour la planète

Quel est le rôle de l’effet de serre pour la planète ?

Avant de parler des gaz à effet de serre et de leur rôle, il est peut-être bon de rappeler ce qu’est l’atmosphère terrestre et à quoi elle sert. Il s’agit d’une enveloppe gazeuse qui entoure la Terre, la quasi-totalité des gaz qui la composent étant maintenus par la force d’attraction terrestre.

Cette couche est épaisse d’environ 800 km et elle est composée d’un mélange d’oxygène, d’azote, de dioxyde de carbone et d’un certain nombre de gaz en quantité beaucoup plus limitée. Cette couche gazeuse joue le rôle de protection à 2 niveaux : 

  • d’une part, l’atmosphère permet de maintenir la chaleur dégagée naturellement par la planète (sans cette protection, la température moyenne serait de l’ordre de -20°C), et, 
  • d’autre part, elle protège la Terre des rayons du soleil et en particulier de leurs UV. 

C’est le fameux effet de serre qui rend notre planète habitable, même avec ses disparités climatiques importantes.

Bons vs Mauvais GES : comment décrypter leur impact sur l’environnement ?

Parmi les bons gaz à effet de serre (GES), l’ozone occupe la première place car il nous protège des rayons ultraviolets (UVB) émis par le soleil. Cependant, certains GES ont un impact négatif et direct sur le changement climatique :

  • Dioxyde de carbone (CO2) – des quantités excessives contribuent au réchauffement de la planète
  • Méthane (CH4) – émis par les vaches, le transport et la combustion de combustibles fossiles tels que le charbon, le gaz naturel et le pétrole.
  • Oxyde nitreux (N2O) – également connu sous le nom de “gaz hilarant”.
  • Gaz F – groupe de gaz synthétiques

Modifier, voire rompre, l’équilibre entre les différents gaz constitutifs de l’atmosphère entraîne un réchauffement global qui impacte durablement les climats. 

Le dégagement trop important de gaz à effet de serre a été démontré dès les années 70 par l’impact des CFC sur la couche d’ozone (O3); ces CFC émis massivement par les aérosols dans les années 50 à 80 ont créé un déséquilibre important de l’atmosphère au-dessus du pôle sud qui se ne cesse de s’agrandir (BFM). 

La Terre est beaucoup moins protégée des UVB dans la zone où la couche d’ozone est dégradée.

Pour bien analyser le rôle joué par chaque GES, il faudrait considérer le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) car chaque gaz n’a pas le même impact d’absorption de la chaleur ni même la même durée de vie dans l’atmosphère. Le PRG mesure l’ampleur du réchauffement provoqué par un gaz sur une période donnée, en général 100 ans.

La hausse des températures, à commencer par celle des océans, est bien évidemment la préoccupation n°1. Elle se manifeste de nombreuses façons, l’élévation du niveau des océans n’étant pas la moindre pour les nombreuses villes situées dans les zones littorales.

CO2 vs CO2e : clarifier la différence et l’impact écologique des GES

Le dioxyde de carbone, le fameux CO2, est un gaz présent naturellement en toute petite quantité dans l’atmosphère. Contrairement aux idées reçus, le gaz carbonique, autre nom du CO2, est absolument essentiel à 2 titres :

  • d’une part, les plantes ont besoin de CO2 qu’elles transforment en oxygène (O2) et en carbone pour leur propre croissance; c’est la photosynthèse
  • d’autre part, le dioxyde de carbone joue un rôle de filtre des rayons infrarouges émis par le soleil en libérant de l’énergie sous forme de chaleur dans l’atmosphère (rappelons-nous que la température serait de l’ordre de -18°C sans l’atmosphère terrestre)

Le CO2e est pour sa part un indice qui permet d’évaluer l’impact de l’activité anthropique, autrement dit l’activité humaine, à travers tous les gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère.

Le CO2e expliqué : importance et méthodes de calcul

Selon Eurostat, “l’équivalent dioxyde de carbone (équivalent CO2) est une mesure métrique utilisée pour comparer les émissions de divers gaz à effet de serre (GES) sur la base de leur potentiel de réchauffement global (PRG) , en convertissant les quantités des divers gaz émis en la quantité équivalente de dioxyde de carbone ayant le même potentiel de réchauffement planétaire.” 

En clair, le CO2e est défini comme la “masse de dioxyde de carbone qui aurait le même potentiel de réchauffement climatique qu’une quantité donnée d’un autre gaz à effet de serre”. C’est donc une méthode de mesure des émissions de gaz à effet de serre qui prend en compte le pouvoir de réchauffement de chaque gaz relativement à celui du CO2 (Chiffres clés du CO2).

A l’initiative du GIEC, la tonne de CO2e devient l’unité de mesure de toute activité humaine et son impact sur le réchauffement climatique.

L’impact du méthane est ainsi converti en évaluant la quantité de CO2 que représenterait la quantité de méthane émise par une activité comme l’élevage de bovins dans un pays ou une région. Eurostat produit des équivalences en CO2 pour chaque activité humaine émettant des gaz à effet de serre.

La mesure du CO2e devient de le maître-étalon de l’activité anthropique, c’est-à-dire l’activité créée par l’homme et son impact sur la planète. Il faut quand même garder à l’esprit que près d’un quart des émissions de CO2 est absorbé par les océans (The Conversation). 

Nous avons tous déjà vu des images de la Grande Barrière de corail en Australie qui est en voie de pétrification; cette image est spectaculaire mais ce n’est pas la seule conséquence de l’absorption par l’eau de mer de ces quantités importantes de CO2. En effet, l’eau de mer qui absorbe du dioxyde de carbone devient plus acide et cela impacte l’ensemble de la chaîne alimentaire marine. 

Le plancton, base de la nourriture de nombreuses espèces, subit une modification de son métabolisme et se reproduit moins bien. La ressource alimentaire diminue pour ses prédateurs et pour le reste de la chaîne. Les ressources halieutiques sont également en baisse, impactant l’alimentation d’une grande partie de l’humanité. 

L’autre conséquence de la baisse de la reproduction du plancton est la diminution de la quantité d’oxygène relâchée. A terme, cela aura un impact sur la qualité de l’air respiré sur Terre.

Crowded urban scene with parked cars and people in a dystopian setting
Les amateurs de science fiction reconnaîtront sans doute le contexte du film Soylent Green (Soleil vert) de Richard Fleischer en 1973, qui décrit un monde dont les ressources naturelles ont quasiment épuisé et dans l’atmosphère est devenue irrespirable en raison de la chaleur excessive et de l’humidité. 

Calcul du CO2e : quelle signification pour l’écologie?

Les équivalents CO2 (ou dioxyde de carbone) sont généralement exprimés en tonnes d’équivalents dioxyde de carbone, mais on les voit souvent aussi en kg voire en g. Pour quantifier l’équivalent CO2, il faut multiplier la quantité de gaz à effet de serre par leur PRG. 

Il faut également tenir compte de la durée de “résidence” de chaque GES dans l’atmosphère; en clair, certains ont une période plus courte que les autres et il a été décidé de calculer une PRG sur une durée de 100 ans.

Le PRG est un indice, le CO2 ayant la valeur 1, tandis que le PRG de tous les autres gaz à effet de serre correspond au nombre de fois qu’ils provoquent un réchauffement supérieur à celui du CO2. Ainsi, 1 kg de méthane provoque un réchauffement 25 fois plus important sur 100 ans que 1 kg de CO2, c’est pourquoi le PRG du méthane est de 25.

Le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) du CO2 est en quelque sorte le méridien de Greenwich par rapport auquel on évalue toutes les actions liées au réchauffement climatique.

L’importance cruciale du CO2e dans la lutte contre le changement climatique

Raisonner en CO2e permet de comparer les effets néfastes des gaz à effet de serre qui sont variables notamment en raison de leur “durée de vie” dans l’atmosphère. Sans cette mise à niveau, cela correspondrait à comparer des choux et des carottes. Grâce à cette méthodologie, on homogénéise les impacts même si les quantités réellement émises de chaque gaz sont très différentes.

Une analogie ? Faisons un petit retour aux années 80 ou 90 : qui n’a pas gardé de voyages (familiaux) à l’étranger de la menue monnaie ou quelques billets sans savoir exactement la valeur dans notre devise nationale ? 

L’enfant que chacun d’entre nous était à l’époque aurait bien aimé connaître sa “richesse” relative, en tenant compte du taux de change mais sans vouloir pour rien au monde convertir ses souvenirs de voyage en espèces sonnantes et trébuchantes. 

Combien les 3000 lires italiennes, les 200 pesetas, les 3 livres britanniques additionnés aux 7 Deutsch Mark représentaient-ils en bons vieux francs ? C’est un peu la même chose quand on cherche à mesurer l’impact de chaque GES converti en une unité de mesure unique, le CO2e, avec toutes ses tables de conversion en vols A/R Paris-New York, en burgers ou encore en feuilles de papier A4 (Mon Convertisseur de CO2). 

Au passage, cela permet de gagner en transparence puisqu’on peut assez facilement comparer l’impact des actions de l’homme au sein d’un même pays ou même entre les pays puisque le recours à une énergie plus ou moins décarbonée a un rôle considérable dans le calcul des émissions de CO2e.

Table showing global warming potential (GWP) of various gases over 20 and 100 years

En conclusion

La compréhension du CO2e est cruciale pour évaluer et atténuer l’impact humain sur le climat. Cet indicateur, qui mesure l’impact cumulatif de tous les gaz à effet de serre, nous permet de mettre en perspective l’urgence climatique et la nécessité de réduire nos émissions. 

Que ce soit à travers des politiques publiques, des initiatives d’entreprises, ou des actions individuelles, reconnaître et agir sur la base de l’équivalent dioxyde de carbone est essentiel pour préserver notre planète pour les générations futures. 

C’est en comprenant pleinement le rôle et l’impact de chaque gaz à effet de serre que nous pourrons avancer vers une société plus durable et respectueuse de l’environnement.

☝ Comment j’ai écrit ce post

En charge des activités marketing chez Easygreen, je participe au développement de solutions visant à réduire l’empreinte carbone numérique des entreprises. Nous commençons par éliminer les pièces jointes partagées dans les emails. Les emails sont un problème majeur bien qu’invisible étant donné le nombre considérable d’emails envoyés chaque jour dans le monde.

J’ai écrit ce post à partir d’une recherche sur Google pour identifier les requêtes les plus populaires et pour identifier les sources que je cite.

Pour en savoir plus